Ramène La Popotte

Déjeuner presse de présentation des vins du Château Lamothe-Bergeron au Bistrot Belhara

Déjeuner presse de présentation des vins du Château Lamothe-Bergeron au Bistrot Belhara

En avril dernier, j'ai été invitée à découvrir les vins Château Lamothe-Bergeron par l'Agence Transversal au restaurant Bistrot Belhara du Chef Thierry Dufroux avec un déjeuner organisé autour des différents millésimes.

Bistrot Belhara
Il est tenu par le Chef Thierry Dufroux depuis 2013 mêlant une cuisine traditionnelle et moderne aux accents basques. Il a été formé chez Bernard Loiseau, Michel Guérard, Alain Ducasse à Monaco et est passé entre autre par les cuisines de l'Hôtel du Palais à Biarritz, de l'Hôtel des Pyrénées de la famille Arrambide, de Michel Rochedy au Chabichou à Courchevel, de celles du Palais de l'Elysées sous François Mitterrand.
Il a même reçu le Prix Staub-Lebey en 2011 (Lebey recense depuis plus de 30 ans les meilleurs restaurants et bistrots de Paris et de sa banlieue. Mais également ceux de Bruxelles depuis 2013 et ceux de Londres depuis 2015).
Ses origines basques pourraient faire croire que l'homme est vif et gaillard et lorsqu'on le voit c'est un homme discret presque timide. Néanmoins, il est très disponible, répond aux questions et salue avec franchise.
Le bistrot fait très bistrot traditionnel parisien avec ses carreaux au sol, ses chaises en bois tout en alliant l'élégance avec ses nappes blanches (dressées en temps normal uniquement le soir) et son argenterie. Le décor fait d'époque avec son bar en bois, plein d'éléments du décor où à chaque fois que l'on pose l'œil on découvre un nouvel objet. Le must ? Le passe-plat qui donne accès direct sur la cuisine. Presque un instant privilégié où l'on aperçoit le Chef et sa brigade aux commandes. On a envie de passer la tête et dire " ça va Chef, tout se passe bien ? "
Lorsque l'on rentre, on s'y sent bien et on est sûr que les gens qui y viennent en temps normal sont des habitués. En salle, le service est assuré par Frédéric et David qui restent imperturbables. On apprécie l'expérience et le professionnalisme.
La cuisine est chic et raffinée avec des produits de qualité. La charcuterie qu'il propose est celle d'Eric Ospital et celle de Mascarada dont il a l'exclusivité.
La carte varie en fonction des saisons et des arrivages.
C'est un vrai restaurant bistronomique et les tarifs sont tout à fait accessibles afin d'y faire un saut mais il est fortement conseillé de réserver car à peine une quarantaine de places qui s'arrachent !


Le Château Lamothe - Bergeron
Je vous avais déjà parlé de ce vin lors d'un déjeuner chez Alam Geaam.
Petit rappel…

L'histoire du Château commence dès le Moyen-Age. En effet, le Captal (mot gascon qui signifie seigneur et qui était attribué à l'un des six seigneurs les plus importants d'Aquitaine) possédait une seigneurie et a fait construire un château sur une butte : le château Lamothe.
Au 18ème siècle, le château devient la propriété de la famille Bergeron et le reste même pendant la révolution française. Jacques de Bergeron, qui en hérite, à la fin de sa carrière en Parlement de Bordeaux, se livre à des essais sur la culture de la vigne et publie un technique sur la greffe qui portera son nom : la méthode Bergeron.
A son décès, la propriété appartient au Quien de la Neufville, sa belle-famille. L'une des descendantes épouse Martin Placide Abdon d'Armana et sa famille est transformé dans un style néo-classique.
A la fin du 19ème siècle, l'indivision du château entre les descendants des Quien de la Neufville et D'Armana est réglée en 1898 et Clément Paul Amédée Xavier Le Saulnier de la Villehélio en devient l'unique propriétaire. Le Château deviendra Lamothe de Bergeron pour rendre hommage à son ancien propriétaire.

Le Château devient Cru Bourgeois en 1932.
En 1957, le château souffre d'un incendie. La famille Camus, propriétaire à l'époque, remplace la charpente endommagée est remplacée par une charpente métallique qui est toujours visible.
Quelques années après, le domaine est racheté par la société Mestrezat-Preller qui change de nom en 2000 pour devenir Cordier-Mestrezat. Le vignoble s'étend alors sur 36 hectares.
Dans les années 90, après divers travaux d'agrandissement, le vignoble s'étend sur 64
hectares.
En 2003, le domaine passe en Cru Bourgeois Supérieur mais perd ce classement en 2007. Il faut noter que l'homologation des Cru Bourgeois est revue à partir du millésime 2008. Depuis ce temps, le Château Lamothe-Bergeron obtient chaque année la reconnaissance Cru Bourgeois.
En 2009, le groupe Cognac Hardy et H. Mounier fait l'acquisition de Château Lamothe-Bergeron. Le vignoble s'étend sur 77 hectares dont 67 hectares de vignes. La gestion est confiée à Laurent Mery.
En 2014, des travaux sont entrepris pour rénover le château car délabré après 20 ans d'inoccupation. Avec le millésime de cette même année, un nouveau vin voit le jour, Nove, issu des trois cépages (Merlot, Cabernet Sauvignon et Petit Verdot) produit en petites quantités.
En 2015, le château rouvre ses portes aux visiteurs et propose désormais une salle de réception, une salle de séminaire, quatre chambres, des bureaux, un office, une salle de dégustation et une boutique.
Depuis Juillet 2015, la Château Lamothe-Bergeron accueille les visiteurs pour un parcours initiatique basé sur la scénographie et quelques mois après est récompensé aux Best Of Wine Tourism 2016 dans la catégorie Découverte & Innovation.
Le site en lui-même est situé près de Bordeaux, sur la commune de Cussac-Fort-Médoc entre les vignobles de Margaux et Saint-Julien.
Les cépages sont répartis comme suit : 52 % de Merlot, 44 % de Cabernet Sauvignon, 2 % de Petit Verdot et 2 % de Cabernet Franc.
C'est une culture raisonnée (taille Guyot double, ébourgeonnage, effeuillage, vendanges en vert), l'âge moyen des vignes est de 25 ans et le terrain bénéficie de graves garonnaises et est proche de l'estuaire de la Gironde donc est sur des alluvions (qui sont d'origine quaternaire).
Les vendanges sont mécaniques mais la sélection sur la table de tri manuelle.
La fermentation se réalise dans des cuves inox thermo-régulées.
L'élevage est de 12 à 16 mois en barrique de chêne 100% français (1/3 bois neuf).

Il y a trois types de vins :
- Château Lamothe-Bergeron, Cru Bourgeois, AOC Haut-Médoc, avec une production annuelle de 250 000 bouteilles,
- Demoiselles de Bergeron, en second vin, AOC Haut-Médoc, avec une production annuelle de 80 000 bouteilles,
- Nove, AOC Haut-Médoc, avec une production annuelle de 4 000 à 5 000 bouteilles.


Retour sur le déjeuner et les vins servis.
J'ai eu la chance de déjeuner non loin de Laurent Mery qui nous a présenté les vins que nous avons dégustés. C'est une personne qui nous met à l'aise, raconte des anecdotes et partage volontiers sur le vin.

En amuse-bouches
Servi sur table, chacun vient se servir, un vrai moment convivial.
- boudin noir maison
- charcuterie
- pâté maison
- rillettes maison
- du beurre demi-sel
- du pain de campagne de chez Monsieur Jean-Luc Poujauran
Le tout accompagné de champagne Le Brun de Neuville, Blanc de blanc brut, ainsi que d'un Château Lamothe Bergeron 2017.
Il est composé de 52 % de Merlot, 44 % de Cabernet-Sauvignon, 2% de Cabernet Franc et 2% de Petit Verdot. Il a passé 12 à 18 mois en barrique (30% bois neuf). L'assemblage du millésime est de 40% de Cabernet Sauvignon et 60% de Merlot.
Pour ce millésime, les conditions climatiques douces du début d'année ont eu pour conséquences un débourement précoce, les vignes ont muri trop vite et le gel au printemps a gelé 100% de 7 hectares et 10 hectares touchés. Heureusement, le beau temps de Juillet et Août a permis de rééquilibré le tout et d'obtenir des rendements corrects.

Entrée
- crème de maïs fumé, chorizo de chez " Maïté ", morilles, coriandre fraîche
Il nous a été servi un millésime de 2015, composé de 52 % de Merlot, 44 % de Cabernet-Sauvignon, 2% de Cabernet Franc et 2% de Petit Verdot. Il a passé 12 à 18 mois en barrique (30% bois neuf). L'assemblage du millésime est de 55% de Cabernet Sauvignon, 40% de Merlot et 5% de Petit Verdot.
Pour ce millésime, le déroulement de la floraison à la récolte s'est passé de manière optimale dû aux bonnes conditions climatiques dès le mois de Mai avec ce qu'il faut de pluie en Août.
- fricassée gourmande de céleri boule, chistorra, pied de cochon, jambon de Bayonne et poulpe de roche
Il nous a été servi un millésime de 2013, composé de 58 % de Merlot, 38 % de Cabernet-Sauvignon, 2% de Cabernet Franc et 2% de Petit Verdot. Il a passé 12 à 16 mois en barrique (30% bois neuf). L'assemblage du millésime est de 50% de Cabernet Sauvignon et 50% de Merlot.
Pour ce millésime, le débourement a démarré avec deux semaines de retard dû aux intenses pluies du début de l'année. Et le printemps n'a pas été moins plus clément car de fortes pluies se sont invitées ce qui a eu pour conséquences une floraison irrégulière et incomplète avec une perte de la récolte de l'ordre de 30% en comparaison d'une année normale.

Plat
Épaule de veau cuisinée confite 7 heures, oignons rouges, pommes cacaotées, anchois Cantabrique
Il nous a été servi un millésime de 2014, composé de 52 % de Merlot, 44 % de Cabernet-Sauvignon, 2% de Cabernet Franc et 2% de Petit Verdot. Il a passé 12 à 18 mois en barrique (30% bois neuf). L'assemblage du millésime est de 50% de Cabernet Sauvignon et 50% de Merlot.
Pour ce millésime, la douceur et l'humidité de l'hiver suivi d'une période chaude a eu pour conséquence un débourement en avance de 15 jours. La fraîcheur du printemps a ralenti la croissance mais à sa fin et avec un début d'été doux, la floraison s'est déroulée comme il se doit et la croissance est repartie de plus belle et a été rapide.

Dessert
Soufflé léger Grand-Marnier selon la tradition cuit à la minute

Mignardises et café
Truffes maison


Toujours un plaisir de déguster les vins Lamothe Bergeron et cette fois-ci dans un cadre cosy.
Ce que je veux vous dire, c'est ce que c'est un vin qui se prête à des repas chics, décontractés, pour un repas, en dégustation, chaque occasion est bonne. C'est un vin qui est accessible en bouche, pas trop complexe pour être apprécié de tout un chacun.


Vocabulaire
Taille Guyot double : type de taille pour certaines vignes. Cela consiste à laisser deux baguettes et deux coursons de chaque côté. En langage simplifié, la baguette correspond à la branche avec plusieurs yeux (entre 5 ou 8 généralement) et le courson est une nouvelle branche qui part de la baguette avec deux yeux.

Ebourgeonnage : c'est la première étape des vignes qui consiste à supprimer les bourgeons indésirables. Il se réalise quelques semaines après le débourrement.

Effeuillage : consiste à enlever les vieilles feuilles afin de favoriser l'éclairement et l'aération des grappes.

Vendanges en vert : permet la régulation du rendement des vignes. Cela permet de réduire la quantité de raisins sur chaque cep en supprimant certaines grappes pour en améliorer la maturation des autres. Cela est intéressant lorsqu'il y a beaucoup de raisins qui va empêcher la maturation des autres. Cette opération est faite en été, le mieux en début de véraison.

Véraison : stade où la vigne commence à se colorer.

Enherbement : laisser la nature croître au pied des vignes. Permet d'un côté de protéger et d'un autre nourrir. Les insectes présents vont contribuer à la bonne santé des vignes.

Débourrement : appelé aussi débourrage. Marque la fin de la période hivernale, les bourgeons apparaissent et c'est le moment de la taille des vignes.

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