Ramène La Popotte

Le Village International de la Gastronomie

Le Village International de la Gastronomie

Cette année, du 22 au 24 Septembre, s'est déroulée la 2ème édition du Village International de la Gastronomie au Port du Gros Caillou à Paris dans le 7ème arrondissement organisé par Anne-Laure Descombin.
Cet événement entre dans le cadre de la Fête de la Gastronomie autour des cuisines et cultures du monde et accueille 41 pays.
Le parrain de cette édition n'est autre qu'Éric Kayser, célèbre boulanger ; en effet, la thématique de cette année est le pain avec des concours autour de ce dernier qui sont organisés.
Quelle belle idée, le temps d'un week-end, par les temps qui courent, que le partage non seulement culinaire mais également autour des traditions de chaque pays.

Marine du site Mimi Cuisine m'a invitée et j'ai décidé de m'y rendre le dimanche assez tôt, vers 11h, et le calme régnait encore...
J'ai pu me promener dans la grande allée, jeter un regard vers chaque stand et voir ce qui se tramait, les préparations à manger qui commençaient déjà et l'amabilité des participants qui prennent le temps d'expliquer leurs produits, leurs recettes traditionnelles, leur méthode de cuisson, etcétéra (je pense notamment aux stands de l'Indonésie, le Yémen, les Comores ou la France). Ou même un simple sourire ou un signe de tête de voir que l'on s'intéresse à leur culture, j'appelle ça l'échange, le partage et pour moi c'est important. C'est ce genre de situation qui me fait encore croire que tout est possible.

Il y avait également une scène pour des représentations ou des démonstrations de danses, de chants, de massages, des parades, des défilés en costumes, l'univers culturel de chaque pays.

Je n'ai assisté qu'à une représentation de danse de flamenco. C'est l'un de mes regrets de ne pas avoir vu plus de spectacles ou de défilés. Sur leur page Facebook, le Village de la Gastronomie a posté des photos et vidéos si vous souhaitez y jeter un coup d'oeil, c'est par ici.

J'ai pu déguster un en-cas réalisé par l'Académie Nationale de Cuisine : un oeuf cuit en basse température, une espuma de courge et une poêlée de champignons aux amandes. Un vrai délice qui redonne de l'énergie pour repartir de plus belle !

Sur le stand des Comores, j'ai pu goûter des galettes de blé et sésame, des galettes de pois chiches et curcuma, des cookies et des samoussas à la viande.

À partir de 12h-12h30, le Village s'est rempli de manière incroyable et surtout rapidement. La tempête a débarqué !
J'avoue que pour circuler cela s'est vite révélé très compliqué.
Heureusement, le temps était de la partie, car un restaurant à ciel ouvert, en plein air et rempli de monde, sous la pluie avec des parapluies je n'ose même pas penser à quoi cela aurait pu ressembler.

Pour le déjeuner, cela s'est passé au Saigon Panthéon, restaurant vietnamien, avec dégustation de brochettes.


Au Village, je me suis attardée sur le stand de la France. Était représenté les Pays Centre Loire et le Berry.
J'ai discuté avec les différents exposants. Voici un résumé de mes entretiens avec les exposants.
- Lentilles du Berry
C'est un groupement de producteurs depuis 20 ans et il faut savoir que les lentilles disposent de la mention IGP.
Le sol de la région est argileux et calcaire. Il n’y pas d'engrais utilisé et c’est une culture raisonnée.
- Crème du Berry
C’est une liqueur au lait de chèvre appelée la Capricieuse.
Il y a plusieurs saveurs dont une aux plantes aromatiques du Berry (la première version à être imaginée) ; une au miel (la seconde version, réalisée avec du lait entier) ; une à la châtaigne (en partenariat avec un cultivateur de châtaignes bio de haute Corse ; première version d‘une gamme appelée la Capricieuse sans frontières) ; une à la pomme (réalisée en partenariat avec la Maison Sassy, producteur de cidre Normand ; cette version est composée de Calvados et de lait de vache) ; une au caramel et fleur de sel (3ème version de la gamme la Capricieuse sans frontières avec du lait de vache) ; une au pain d’épices (version conçue pour Noël, la base est la même que celle de la version au miel).
La composition est la suivante : 13-15% de sucre, 30% de lait, 17% d'alcool, du jus de pommes (du calvados pour celle aux pommes) ou neutre.
- Miel de Brenne
Il y a 7 variétés de miel qui sont récoltés dans le Parc naturel de la Brenne et selon les récoltes, la transhumance des ruches se fait dans le Berry, le Limousin ou la Sologne.
L’extraction du miel se fait à froid et la mise en pot dans les 3 à 12 jours selon le miel.
Il y a 500 ruches.
Les produits peuvent être trouvés en moyenne surface en région centre ou sur certains marchés.
- Birette & Caboche
Ce sont des infusions de fleurs et fruits qui peuvent être consommées à chaud comme a froid et qui est réalisée de manière artisanale. Après avoir bu votre infusion, les fruits, les pétales et autres composants peuvent être mangés. Tous les mélanges sont réalisés à la main et les boîtes fermées à la main.
Il existe 150 mélanges, les matières premières sont importées mais sont assemblées localement.
Il n’y a pas de théine.
Les infusions sont appelées Pisse mémé ; infusion, expression du Berry. D'ailleur la gamme est appelée Pisse Family.
La société est engagée pour le respect de l’environnement et les dépôts à la poste sont faits les Lundi et Jeudi avec une voiture électrique de même pour les livraisons.
- Sablés de Nançay
Biscuiterie de sablés.
L'origine des ces sablés : un apprenti boulanger, le fils du boulanger, voulant bien faire, avait râté sa pâte et pour ne pas qu'il y ait de gâchis, celle-ci est retravaillé le lendemain en petits gâteaux.

Vous pouvez retrouver les produits sur le site de la boutique du Berry.


Je suis également passée devant le stand des Comores et j'ai pu rencontrer des gens passionnés par leur culture et qui ont envie de la partager.
Voici une interview avec le restaurateur de Wupisi.
1 - Pouvez-vous présenter la cuisine comorienne ?
Tout d'abord, il faut situer les Comores. Ce sont 3 îles (avec Mayotte, la 4ème île sœur) nichées dans l'Océan Indien, entre Zanzibar et Madagascar. 
La cuisine comorienne, elle, est un carrefour culturel de l’Océan Indien. La gastronomie comorienne est influencée par des saveurs africaines, arabes, malgaches ou encore indiennes. Sa richesse réside dans le fait qu’elle lie toutes ces influences : de nombreuses épices participent aux plats comoriens (vanille, une des meilleurs au monde, cannelle, cardamome, curcuma, etc...). On prépare le riz, la banane verte, le manioc, le tarot, etc... Ils sont les accompagnements de base et la noix de coco est un must de notre cuisine et ce à toutes les sauces ! Les feuilles de manioc (appelé Madaba), cresson ou moringa souvent préparés en sauce également. Voilà en bref.

2 - Pourquoi avoir décidé de créer un restaurant de vente en ligne uniquement et non un restaurant mixte (sur place et à emporter) ?
Alors c'est une bonne question. Ce que permet la vente en ligne, le restaurant classique ne le permet pas. Par exemple, servir plusieurs personnes à différents endroits en même temps. Nous souhaitons avec WUPISI nous rapprocher d'un maximum de personnes voulant découvrir la cuisine comorienne.
L'idée est de pouvoir offrir à toutes et tous, partout où l'on est (d'abord en Île-de-France) les saveurs comoriennes. Pour cela, WUPISI fait travailler plusieurs "MAMA" réparties par secteur.
Mais le plus important dans tout ça, c'est que WUPISI.COM a un volet social dans son activité. On donne du travail à des femmes expérimentées qui, pour la plupart, n'ont pas d'activité. Voilà pourquoi la plateforme et pas un restaurant classique.
On a un axe éco-responsable, car on évite au maximum les déchets et le gaspillage. Voila pourquoi on invite à une commande en ligne au minimum 24h à l'avance, même s'il nous arrive de répondre au jour le jour quand la commande est passée tôt dans la matinée. Sans oublier que chez WUPISI.COM c'est uniquement du « fait-maison ».

3 – Qu’attendez-vous de cette aventure ?
Nous attendions de ces 3 jours de pouvoir toucher un public qui ne nous connait pas. De faire découvrir nos îles via le palais des visiteurs, qu'ils soient de Paris et d'ailleurs. Et je pense qu'on a atteint cet objectif.
Nous avons même eu des touristes qui nous ont fait de très bons retours, comme les iraniens, jamaïcains ou encore les américains. Et cela fait très plaisir. Nous voulions offrir cette cuisine métissée au monde entier et cet événement a permis cela. Les curieux ont pu goûter nos plats et beaucoup nous ont dit qu'ils allaient commander en ligne pour être livré. 

4 - Que vous a apporté le Village ?
Le village a offert une exposition formidable à WUPISI.COM. La plupart des clients, durant les 3 jours, ne connaissaient pas la cuisine comorienne, voir les Comores tout court. Nous avons touché beaucoup de monde en 3 jours. C'est une bonne chose pour une plateforme comme la notre.
Les médias comme vous, on ne les aurait pas touché aussi facilement et vous voyez, grâce à ce village du monde, on partage encore un moment.

5 - Y reviendrez-vous ?
Oui, on se donne rendez-vous l'année prochaine autour du savoir-faire comorien.


Il faut savoir que pour la plupart des représentants des pays ce sont des restaurants ou des traiteurs donc il est tout à fait possible de les retrouver et d'y aller manger si vous avez trouvé votre bonheur.

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